Je m’appelle Paolo Serrilli. J’ai une maîtrise en droit, mais c’est la loi de la terre et de l’agriculture que j’ai choisie.
Mon entreprise se transmet de père en fils depuis plusieurs générations. Depuis le premier empire pour être précis.
Tout a commencé avec Joaquim Murat, le beau-frère de Napoléon Bonaparte et vice-roi de Naples, qui concéda en 1815 aux éleveurs le droit de faire paître et s’abreuver leurs troupeaux dans le torrent Candelaro. Aujourd’hui le torrent a de hautes rives mais à l’époque, ce cours d’eau permettait aux bêtes de boire l’été. La plaque commémorative devant le moulin, la vieille carte : nous avons retrouvé ici des pièces archéologiques qui font penser que notre entreprise a probablement plus de deux cents ans.
Ces objets nous racontent une histoire. Et nous la faisons vivre tous les jours, sans jamais baisser les bras.
Parfois ce n’est pas facile. Ce métier tu dois en avoir très envie, au-delà de la passion. Tu dois croire profondément en ce que tu fais. Si tu as une idée, tu dois la mettre en pratique sans écouter les semeurs de doutes. Sinon, il vaut mieux changer de métier.
La technologie me fascine. Je voudrais bientôt acheter un drone car ici, près de Foggia, contrôler les champs sous le soleil peut être harassant. La technologie est nécessaire, elle simplifie le travail et le renforce, mais elle ne peut remplacer l’homme. Je suis franc. Je pense que les agronomes peuvent être de deux types : ceux qui se salissent les mains et ceux qui restent dans la cabine, loin de la poussière. Se salir les mains et descendre de la machine est nécessaire.
Naturellement, ma détermination se reflète sur mon blé.
Aujourd’hui, je cultive le blé Aureo qui a d’excellentes caractéristiques. Barilla veut un produit d’excellente qualité et moi, je suis un maniaque de la qualité. C’est un cercle vertueux qui ne peut que fonctionner.
Mon père me chantait toujours cette comptine :
Petit grain de blé, où es-tu ?
Sous la terre, ne le sais-tu ?
Et là-dessous que fais-tu ?
Je dors dans mon nid.
Un épi je ferai et tant de grains te donnerai.
C’était comme une prémonition, tendre et naturelle. La seule comptine possible.